... j’ai fait du volontariat sur les îles Frioul

Partager cet article :

Associer l’utile à l’agréable, c’est ce que j’adore faire pendant les vacances. Un des meilleurs volontariats auquel j’ai participé fut ce chantier sur l’archipel du Frioul, en face de Marseille.

Un cadre paradisiaque, une équipe internationale au top, des supers encadrants, de la bonne bouffe, des activités idylliques : tous les ingrédients pour un volontariat réussi.

Frioul

Le volontariat :

C’était en 2011. Et oui, le temps passe… J’avais trouvé le chantier sur le site de Rempart qui organise des missions patrimoine pour les bénévoles, services civiques ou stagiaires en France ou à l’étranger. Nous étions une équipe d’une quinzaine de volontaires internationaux (Angleterre, France, Macédoine…) encadrée par des marseillais au grand cœur. Concrètement, on travaillait 4h le matin avant qu’il ne fasse trop chaud. Nous avions 2 missions :
– restaurer les fenêtres des bâtiments en les ponçant et en appliquant plusieurs couches d’un nouveau vernis,
– baliser les chemins en les encadrant de grosses pierres afin que les promeneurs les suivent.

Le reste du temps, c’était un peu le Club Med : visites des calanques, d’Aix, de Marseille avec un Greeter, baignades dans les magnifiques criques alentour, plongée avec masque et tuba ou même avec bouteille pour observer les poissons colorés, catamaran, canoë, balades sur l’île, couchers de soleil… Le tout dans une super ambiance, avec des repas succulents et des figues délicieuses cueillies dans l’arbre… Bref, le rêve !

Si vous souhaitez voir en vidéo ce que je vous raconte, La Provence avait réalisé un petit reportage sur le chantier de 2010. On y voit notamment Albert qui nous avait encadré avec tant de bienveillance.

Albert en pleine restauration de fenêtre

Un peu d’histoire :

L’Hôpital Caroline a été construit entre 1822 et 1828 sur l’île de Ratonneau, qui fait partie de l’archipel du Frioul. Depuis, le XVIème, c’était une ceinture sanitaire de Marseille où les marins venant de loin restaient en quarantaine. Vers 1820, une épidémie de fièvre jaune a touché l’ensemble des ports de la Méditerranée. Pour éviter de bloquer le commerce maritime, l’État a ordonné la construction d’un nouveau bassin de quarantaine. Le nom de l’hôpital est un hommage à Caroline de Bourbon Sicile qui était Duchesse de Berry.

L’architecte Michel Robert Penchaud a donc érigé 12 corps de bâtiments aérés sur 3 500 mètres carrés suivant une symétrie autour d’une chapelle centrale, de style grec. Entre les colonnes, des vitres permettaient aux malades d’assister aux offices depuis les fenêtres des dortoirs. Son podium servait de sas pour entreposer le matériel et les médicaments. Les malades et les convalescents étaient hébergés dans des parties distinctes. L’hôpital a servi jusqu’en 1941, où une épidémie de typhus sévissait dans les prisons. Puis il est devenu un dépôt de munitions pour les allemands qui ont occupé la ville. En août 1944, les bombardements des alliés le détruisent en grande partie. Six bâtiments ont été réduits à l’état de ruine. L’Hôpital Caroline est ensuite abandonné jusqu’en 1978, date à laquelle la ville de Marseille l’a acquis. Il est inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1980.

Et maintenant :

Aujourd’hui, je suis désolée de vous décevoir si vous comptiez participer à une nouvelle édition de ce chantier. Car il n’existe plus. La cession que j’ai faite était la dernière. Mais vous pouvez toujours visiter l’île et accéder à l’hôpital Caroline en allant à une expo, un concert dedans ou encore en faisant une des visites guidées proposées par l’association Frioul terre des artistes.

Le site appartient à la Ville de Marseille. Depuis 2007, le groupement associatif Acta Vista en a fait un lieu d‘insertion et de formation aux métiers du patrimoine (maçonnerie, charpente, menuiserie). Ainsi, plus de 1000 salariés ont été embauchés et formés, tout en contribuant à la restauration du site. Le chantier privilégie les matériaux respectueux de l’environnement pour rentrer dans les normes de l’éco-construction.­

Pose d’une charpente par hélicoptère

Je vous ai déjà raconté d’autres expériences de volontariat ici ou . Mais pour celle-ci, encore plus que pour les autres, j’ai rencontré des gens passionnés, qui aiment leur patrimoine et font tout pour le conserver avant qu’il ne tombe en ruine. Et c’est d’ailleurs le thème proposé par Ma pour le projet 52 – 2018.

Vue sur Marseille

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à ma newsletter

Espace de discussion

Ma'

Wahou ! Une sacrée belle expérience !

Répondre
lylytop

Une belle et intéressante expérience, moi aussi je fais du bénévolat mais pas a ton niveau, mais il est vrai que se sont des moments très conviviaux. superbes photos et restaurer ces bâtiments qui ont une belle histoire c’est formidable, félicitations.
mon bénévolat c’est bientôt le téléthon 1500 crêpes de prévu et d’autres activités
bises amicales
lyly

Répondre
Fanny

Merci pour vos commentaires. Ça me fait toujours plaisir !
Lyly, c’est chouette aussi ce que tu fais comme bénévolat. Il n’y a pas de petites actions. C’est bien de participer comme on peut pour les bonnes causes.

danièle botta

C’est vraiment une très belle expérience , et du coup un article magnifique pour ce challenge. Merci
bon dimanche

Répondre
PatiVore

C’est magnifique, tu as sûrement dû passer du bon temps 🙂

Répondre
soene

Bravo Fanny
Et oui, grâce à la générosité de certains, ces chantiers peuvent exister pour faire perdurer l’Histoire.
Dans cette ambiance nationale plutôt morose et agitée, ça fait du bien de lire un tel témoignage.
Bonne semaine et gros bisous

Répondre
sabine cohen

J’aimerais savoir, si il est toujours possible de participer à ce bénévolat, car ça m’interesserait, j’habite à 50 km de Marseille. Les ïles du Frioul, je les connais pour y être allée plusieurs fois. Je connais aussi l’hopital Caroline, j’y ait parfois assisté à des concerts. Merci pour ce beau reportage, les photos sont splendides

Répondre
Fanny

Merci pour ce commentaire. Malheureusement, j’ai participé à la dernière cession. Maintenant, je pense qu’il ne reste que les chantiers d’insertion. Mais peut-être que cela vaut le coup de demander à Christian Devuyst, le Président de l’Association Frioul Terre des Artistes. Le lien de son association est dans l’article. Il en sait plus que moi.

Pierrette Richard

Bonsoir, je cherche aussi à passer des vacances utiles et le concept me plait beaucoup!
Merci pour l’info!

Répondre
Fanny

Y’a pas de quoi ! Ce chantier n’existe plus mais il y en a plein sur le site de Rempart où on peut apprendre des techniques sur différents matériaux. Sinon, de manière plus générale, Workaway est pas mal.

Merci de laisser un petit mot, cela fait toujours plaisir !

Votre adresse email ne sera pas publiée

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.