Les britanniques sont réputés pour leur flegme, cette aptitude à rester calme et détaché, en toute circonstance. Ce n’est pas qu’un cliché. Les premiers mois où j’ai vécu en Angleterre, j’ai effectivement remarqué quelques comportements typiques :
- – la courtoisie sur la route : Au volant, de manière générale, les britanniques sont plus calmes au volant que les français. Les voitures trop lentes ne se font pas klaxonner par exemple. En descendant du bus, ils remercient le chauffeur.
- – la diplomatie : il faut savoir décoder les demandes faites par un anglais. S’il vous demande « Do you want to… ? » ou « Is that ok with you if… ? », vous devez faire la chose en question.
- – un nombre incroyable de thés consommés à tout moment de la journée et donc au travail, un nombre incalculable de pauses. Autant dire que, de ce que j’en ai vu, les anglais ne sont pas ultra-productifs (litote à l’anglaise).
- – Je n’ai jamais reçu autant de compliments au travail que depuis que je vis en Angleterre. C’est très agréable, je dois dire. Par contre, il faut savoir être attentif aux critiques. Ils ont du mal à en dire.
- – Il n’est pas rare que les caissiers ou les commerçants te disent « my love », « sweety », « sweehart » ou « darling » sans pour autant te draguer.
- – Les collègues de travail vont demander plusieurs fois par jour comment ça va.
- – Au Royaume-Uni, il n’y a pas de jugement sur l’apparence. On peut ainsi croiser une grand-mère aux cheveux roses flashy (pas juste sa coloration qui aurait mal tourné vers le violet lavasse) sans que ça ne choque personne. Les gens s’habillent comme ils veulent, même en short en hiver, sans problème.
- – La limite entre la vie privée et la vie professionnelle est plus floue. J’ai vu une employée montrer son dos à sa patronne pour qu’elle voit son nouveau tatouage. On va plus facilement appeler son supérieur par son prénom, bavarder avec à propos de ses activités du weekend, voire se bourrer avec ses collègues et son boss au pub le vendredi soir. Mais le lundi, c’est le retour à la normale comme si rien ne s’était passé. Le flegme…
- – Il y a beaucoup moins de manifestations qu’en France. Même si là, en ce moment, entre le réchauffement climatique et le Brexit, les britanniques s’agitent plus qu’à leurs habitudes. Espérons qu’ils auront plus de portée qu’en France où il faut râler pour avoir quoi que ce soit. Mais malheureusement, c’est arrivé à un point où même au bout de mois de manifestations, le gouvernement n’écoute plus les revendications.
- – La devise écrite partout, reprise et déformée à toutes les sauces, c’est « keep calm and carry on« .
Si vous voulez en savoir plus sur le flegme britannique, son origine et des anecdotes à son propos, je vous conseille la lecture de cet article sur le blog de Londres calling.
Mais après plus d’un an de fréquentation assidue, diverse et variée d’anglais, je trouve qu’ils ne sont pas si flegmatiques que ça. Certains vont sans doute penser que je caricature. Pourtant, en écrivant ce qui suit, je ne force pas tant que ça le trait. Dès que quelque chose change, qu’un petit truc vient se rajouter dans les rouages, c’est la panique à bord. Rien ne va plus. J’ai pu constater que les britanniques ont une forte tendance à tout dramatiser. Au lieu justement de rester calmes et pragmatiques, ils vont brasser de l’air, faire des allers-retours inutiles sans faire avancer le schmilblick… Au final, ils se noient dans un verre d’eau à moitié plein.
Déjà qu’à cause des pauses thé, ils ne sont pas efficaces, mais en plus, ils leur faut du temps pour raconter leurs malheurs. En fait le flegme britannique, c’est le calme en apparence seulement. Mais à l’intérieur, ça bouillonne de trop. Ça part dans tous les sens sans que ça se voit. Il faut garder la lèvre supérieure rigide (stiff upper lip). C’est apparemment l’expression la plus proche qu’ils utilisent pour traduire le flegme car il n’y a pas de traduction littérale en anglais. Bref, ça n’avance pas à grand chose tout ça et parfois je me demande sérieusement comment ce pays fonctionne tout de même. Peut-être grâce aux étrangers ?
Crédit pour la photo mise en avant : The Hamster Factor
Pittoresque cette description british ! J’aime !
J’ai appris aussi le sens de « stiff upper lip », titre d’un album de AC/DC (année 2000) !
🙂
En effet à bien des égards ils sont très différents de nous, mais il y a certains côtés qui me plaisent bien ! Bon évidemment quand on arrive il y a des choses qui doivent surprendre un peu !
Belle soirée
Cathy
A vrai dire, je ne connais rien des Anglais, le flegme anglais j’en ai entendu parlé mais ça s’arrête là, j’ai lu avec attention ton article et ma foi je viens d’en apprendre beaucoup sur messieurs les Anglais.
bises amicales
Il faut toujours se méfier de l’eau qui dort … Ou bien de la goutte d’eau qui fait déborder la théière…
Ah oui, le flegme britannique… Et effectivement, lorsqu’il arrive quelque chose qui nécessite une réaction, souvent, ils ne font …rien!
Il y a d’autres cultures comme ça aussi…Les japonais, par exemple.
Sinon, as-tu remarqué que les britanniques ne disent jamais « merci »! ou « au revoir », même après que tu les ais aidés!
J’avoue que je n’ai pas remarqué ça spécialement. Au contraire, ils disent tous merci aux chauffeurs de bus en descendant et ils s’excusent 36 fois par jour.
Trop sympa ton article ! Autre lieu, autres moeurs
Intéressante ton analyse, je ne m’en étais jamais trop rendue compte. En même temps, jusqu’à présent, je n’ai fréquenté que très peu d’anglais, j’ai été super entourée d’étrangers. Je pense qu’avec mon nouveau travail je vais mieux pouvoir me faire une idée ce faux-flegme 😀
Oui, tu me diras si tu remarques ça aussi. J’espère que ton nouveau boulot va bien se passer.